Lire ... un refuge permanent ...
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Plus encore que le théâtre, que le sport, que le cinéma ou la danse, la lecture est le principal refuge, le refuge permanent. Si les gens du marché noir, si les nouveaux riches du spectacle peuvent s'offrir des divertissements renouvelés, si les commerçants privilégiés peuvent rouler en voiture à gazogène, ou se promener en voiture à cheval, la masse des citoyens se rejette vers la distraction la moins coûteuse : la lecture. Mais là, comme ailleurs, c'est vite la pénurie. Avec leur systématisme habituel, les sections nazies d'épuration ont dressé une liste, dite liste Otto, des ouvrages français à détruire ou à éliminer. On encense Claudel et son Soulier de Satin, mais certains ses ouvrages sont frappés d'interdit, au même titre d'ailleurs que le cynique Mein Kampf d'Hitler, qui dessillerait sans doute les yeux des Français. Dès lors, on achète et on lit ce qu'on trouve chez le libraire — roman, essai d'histoire, philosophie, poésie. On demande non pas tel ou tel ouvrage, mais 100, 200, 300, 500 francs de livres. Le livre devient, pour les placiers, une monnaie d'échange.
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